Thème 3 : Françaises et Français dans une République repensée

Discipline
Histoire
Niveaux
3ème.
Auteur
T. OUHDIF
Objectif
Comprendre comment une République renouvelée fait-elle face aux transformations de la société française depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années 1980.
Relation avec les programmes

Cycle 4 - Programme 2020

  • 1944-1947 : refonder la République, redéfinir la démocratie.
Dates
Créée le 16 août 2025
Modifiée le 18 août 2025
Statistiques
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Licence
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• 1944-1947, refonder la République, redéfinir la démocratie

La mise en place des éléments fondateurs de la République et de la société française actuelle

L'approfondissement démocratique et social de la
République française

Les relations entre les faits politiques et les faits sociaux



Repères historiques à construire:

• 1944-1945 : Libération, le général de Gaulle prend la tête du GPRF qui met en œuvre le
programme du CNR (ex : création de la sécurité sociale). Les femmes obtiennent le droit de vote.

Déroulement des séances

1

1944-1947, refonder la République, redéfinir la démocratie

Dernière mise à jour le 16 août 2025
Discipline / domaine
Histoire
Objectif
Comprendre que le droit de vote des femmes rends celui-ci universel.
Durée
55 minutes (5 phases)
Matériel
Polycopiés, TBI, trousse, classeur d'histoire, manuel d'histoire.
Informations théoriques
Dès 1944, la France libre et De Gaulle réfléchissent aux réformes sociales et sociétales qu'il faudra mettre en place une fois la paix revenue: le droit de vote des femmes en France est une mesure hautement symbolique et attendue depuis longtemps. Depuis près d'un siècle, les Françaises sont en effet exclues du suffrage universel, et la France sera l'un des derniers pays européens à remédier à cette anomalie. C'est aux élections municipales du 29 avril 1945 que les femmes votent pour la première fois.

De la Révolution aux suffragettes
Paradoxalement, c'est la Révolution française qui freine brutalement les aspirations des femmes à participer à la vie politique. En 1789, l'abbé Sieyès distingue les citoyens « actifs » et les citoyens « pas­sifs », et classe les femmes dans la seconde catégo­rie au même titre que les enfants, les étrangers ou tous ceux qui ne peuvent s'acquitter d'un cens électoral. Malgré l'appel de Condorcet, elles sont officiellement exclues du droit de vote par l'Assemblée nationale le 22 décembre 1789, exclusion maintenue par la Constitution de 1791, puis par un vote de la Convention nationale le 24 juillet 1793. Et ce quelques mois avant l'exécution d' Olympe de Gouges, auteur de la Déclara­tion des droits de la femme et de la citoyenne.

Marie-Olympe-de-GougesTout au long du XIXe siècle des femmes luttent contre cet illo­gisme de leur mise à l'écart dans le domaine politique. Tribunes dans les journaux, création de clubs, interventions publiques, pétitions, manifestations, tentatives d'inscription sur les listes électorales donnent une audience à ce combat. Même si elles ne suivent pas ou peu les actions directes et les méthodes radicales des «suffragettes» d'outre-Manche, les revendications pour le droit de vote des femmes françaises n'en demeurent pas moins fermes.

Le droit de vote des Femmes : une forte résistance
Dans la première moitié du XXe siècle, des proposi­tions de loi pour accorder le droit de vote aux femmes sont votées par la Chambre des députés, avant que le Sénat ne les rejette, soit en repoussant indéfini­ment le texte, soit en s'y opposant par le vote. Le Sénat constitue le principal point de blocage institutionnel à l'adoption de la mesure. Les radi­caux, autour desquels s'organise toute la majorité parlementaire, ne veulent pas entendre parler d'une réforme menaçant l'équilibre politique. Ils soupçonnent les femmes d'être influencées par le clergé. Elles sont perçues comme « sous in­fluence», leur maturité politique paraît douteuse comme leur dévouement républicain.

Le soutien marqué par le pape au vote des femmes à partir de 1919 renforce encore dans l'esprit des radicaux l'idée que l'Église tente par l'entremise des femmes de regagner une influence sur la société. La France de la IIIe République ne franchit donc jamais le pas, même si elle encourage les progrès l'éducation des filles et si le gouvernement du Front populaire de Léon Blum confie trois secrétariats d'État à des femmes en 1936. Les députés demeurent réticents et les sénateurs encore plus sourcilleux de protéger le temple « républicain » de la menace de la «calotte».

Les voix des femmes
Le combat trouve toute sa légiti­mité durant la Seconde Guerre mondiale, période durant laquelle les femmes ont dû travailler, participer à l'effort de guerre, engagées parfois dans la Résis­tance, tout en continuant à s'occuper de leur maison et de leur famille, alors que les hommes étaient partis au front. Le nouveau pouvoir politique, plus jeune, issu de la Résistance, reconnaît aux femmes la pleine responsabilité de citoyennes en suivant l'évolution des grands pays démocra­tiques. Et c'est tout naturellement que le pouvoir établi à Alger décide d' accorder aux femmes le droit de vote par une ordonnance du 21 avril 1944. Elles deviennent électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes.

droit-vote-femmesLe double référendum d'octobre 1945 portant sur l'acceptation d'un nouveau régime et la limitation des pouvoirs de la Constituante, en même temps que sur l'élection à cette même Assemblée constituante, les voit se rendre aux urnes. Il n'est pas douteux que les femmes ont compté pour une bonne part dans l'électorat du RPF gaulliste créé en 1947 et dans les majorités qui se rassembleront ultérieurement, après son retour au pouvoir, derrière le général de Gaulle. C'est en tout cas ce que craignaient les tenants du radicalisme anticlérical.

La tendance a depuis changé et l'électorat féminin se distingue de moins en moins de l'électorat masculin, même si la situation démographique fait que les femmes âgées sont bien plus nom­breuses que les hommes de la même génération, ce qui explique leur vote plus conservateur. Les femmes sont électrices désormais, mais il restera du chemin à parcourir pour l'égalité des hommes et des femmes.
Remarques
Cette séquence arrive après avoir abordé le hème 1 : L'Europe, un théâtre majeur des guerres totales et le thème 2 : Le monde depuis 1945.

1. Lecture

collectif | 10 min. | découverte

Affichage et distribution du préambule de la constitution de 1946.

Les élèves lisent. 

2. Phase 1

individuel | 10 min. | découverte

Faire noter le titre de la séquence puis le titre de la séance. 

Distribuer le texte affiché. 

Les élèves commencent à lire le texte:

La Seconde guerre mondiale a été un moment clé dans l’accélération du débat sur le suffrage féminin en France.

Entre 1942 et 1944, dans le contexte de La Résistance, la question de la participation des femmes aux élections est à nouveau évoquée. Le général de Gaulle évoque dès 1942 la nécessité que « les hommes et les femmes » participent ensemble à l’élection d’une nouvelle Assemblée nationale après la Libération.
Cependant, l’Assemblée consultative provisoire rencontre des oppositions internes, notamment celle de Paul Bastid, ancien député et professeur de droit public, qui refuse d’approuver la mesure.

Quelques initiatives locales précèdent toutefois la reconnaissance officielle du suffrage féminin. En Corse, libérée dès 1943, des élections municipales sont organisées de manière informelle, souvent à mains levées. Dans ce cadre, certaines femmes prennent part au vote et sont même élues, bien que ces scrutins ne reposent sur aucune base juridique. Dans ce contexte, Renée Pagès-Perini devient l’une des premières femmes élues localement. Avant même l’ordonnance de 1944, certaines femmes sont appelées à exercer des fonctions gouvernementales : en 1936, trois femmes sont nommées sous-secrétaires d’État dans le gouvernement du Front populaire.

La reconnaissance officielle du suffrage féminin intervient par l’ordonnance du 21 avril 1944, adoptée à Alger par le Comité français de la Libération nationale (CFLN).
L’Assemblée consultative provisoire d’Alger, mise en place par le Comité français de la Libération nationale (CFLN) approuve l’octroi du droit de vote et d’éligibilité des femmes, lors de ses séances des 24 et 27 mars 1944. Ce droit est inscrit dans l’ordonnance du 21 avril 1944, publiée au Journal officiel le lendemain, et confirmé par l’ordonnance du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) à Paris le 5 octobre 1944.

Dans un discours historique, le général de Gaulle affirme que « le régime nouveau doit comporter une représentation élue par tous les hommes et toutes les femmes(1) de chez nous », scellant ainsi l’égalité politique des sexes.
Le 29 avril 1945, lors des élections municipales, les Françaises votent pour la première fois. À cette occasion, le corps électoral est composé environ de 53% de femmes , une donnée qui reflète la part majoritaire des femmes dans le corps électoral lors de ce premier scrutin.

1 - Mossuz-Lavau, Janine. « Le vote des femmes en France (1945-1993). » Revue française de science politique 43, no. 4 (1993).

3. Retour sur les éléments de vocabulaires et analyses de quelques dates

individuel | 15 min. | recherche

Après avoir lu le texte, les élèves sont interrogés sur le sujet d'étude. 

Une série de question de l'enseignant (e) permettra à tous de centrer le thème en question. 

Première question: nature du texte, auteur, source.

Deuxième question: de quoi traite- il? 

Troisième question: Qui sont les personnalités politique cités dans ce texte? 

Dans quel contexte?

Pourquoi pourrait-on s'opposer à ce droit? 

Comment ce droit est-il proclamé? 

 

Faire noter les questions; les élèves répondent à l'écrit. 

4. Correction des questions

collectif | 15 min. | mise en commun / institutionnalisation

Sur le principe du volontariat, les élèves répondent un à un aux questions. 

L'enseignant écoute et au besoin oriente la réponse de l'élève. 

La classe écoute et intervient pour compléter ou proposer une réponse différente. 

5. Document de recherche pour la suite de la séance.

individuel | 5 min. | réinvestissement

Avant la fin du cours, distribuer le document polycopié " MINISTERE DE L'INTERIEURMINISTERE DE L'INTERIEUR - LIBERTE, ÉGALITE, FRATERNITE - ACCUEIL LES ELECTIONS EN FRANCE Droit de vote des femmes : un long processus " , qui sera à lire avant la prochaine séance. 

2

Débat d'idées

Dernière mise à jour le 18 août 2025
Discipline / domaine
Histoire
Objectif
Construire une idée en partant d'un sujet donné, en utilisant des arguments fondés sur la loi.
Durée
60 minutes (3 phases)
Matériel
https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights
Informations théoriques
Le fait de proposer un débat d'idées peut s'inscrire dans une démarche en enseignement moral et civique; en rhétorique, en philosophie.
L'étique de la personnalité juridique en tant que caractère prédominant de la conscience humaine. Ainsi, en partant des concepts sociaux que les élèves rencontrent, permettrais d'arriver à une conception de l'évolution des rapports fondée sur une volonté de progrès sociale.

Mettre en avant les arguments des élèves. Partir du postulat de l'égalité et de l'article 1 de la déclaration universelle des droits de l'homme du 10 décembre 1948 et de l'article 21 de cette même déclaration.
Remarques
Le conseil des élèves peut devenir un moment où les élèves s'engagent dans une démarche pédagogique de projet.

1. Projection et lumière

collectif | 20 min. | découverte

Cette séance et la troisième et vient avant l'évaluation formative. 

 

En avant propos, l'enseignant rappel les éléments abordés lors des deux premières séances. 

"Le thème de la séquence qui s'inscrit elle même dans une séquence plus large, intitulé françaises et Français dans une République repensée. Nous avons abordé la constitution de ??? (les élèves sont invités à dire 1946) qui affirme  notamment l'égalité de droit de la femme vis à vis de l'homme. Nous avons également cité l'année 1944 qui fait que la femme acquiert le droit de vote, et nous avons constaté que ce droit arriva près de cent ans après le droit de vote des hommes. Nous avons aussi vu que ce droit découle du fait que les femmes ont activement participé l'effort de guerre entre 1939 et la libération. Mais aussi de l'engagement féministe avec notamment l'une des grandes artisane à savoir Olympe de Gouges qui y sacrifia sa vie. 

Aujourd'hui, nous allons donc commencer par la lecture de documents ayant un lien étroit que ce soit en terme de parution et de fonds. 

 

L'enseignant (e) veillera à laisser un temps de silence entre l'affichage de l'article et son moment d'édition. 

Les élèves lisent et relèves les mots de vocabulaire nécessitant une explications. 

Article premier

Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

 

Article 21

1. Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l'intermédiaire de représentants librement choisis. 
2. Toute personne a droit à accéder, dans des conditions d'égalité, aux fonctions publiques de son pays.
3. La volonté du peuple est le fondement de l'autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s'exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote.

 

Source: 

Déclaration universelle des droits de l'homme

Le 10 décembre 1948, les 58 États Membres qui constituaient alors l’Assemblée générale ont adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme à Paris au Palais de Chaillot (résolution 217 A (III)).
Pour commémorer son adoption, la Journée des droits de l'homme est célébrée chaque année le 10 décembre.
Ce document fondateur - traduit dans plus de 500 langues différentes - continue d’être, pour chacun d’entre nous, une source d’inspiration pour promouvoir l'exercice universel des droits de l'homme.

 

2. Retour sur les mots de vocabulaire à redéfinir.

collectif | 20 min. | recherche

Les élèves avancent leurs interrogations. 

La phase se poursuit avec l'instauration du débat. 

Permettre à tous de participer. Faire en sorte de favoriser une certaine cohérence avec le thème travaillé en histoire. 

Au besoin poser ces deux questions:

1) Le droit de vote est-il nécessaire à la liberté de l'individu? 

2) L'engagement démocratique passe t il uniquement par le vote? 

 

Noter au tableau les éléments qui vous sembles les plus pertinent. Noter également ceux qui vous semble le moins. 

Faire le points lorsque le nombre commence à trop s'imposer. 

Construire avec les élèves une à deux phrases qui seront à noter dans le contenu de la trace écrite. 

 

3. Distribution d'un extrait de la déclaration de 1946 et notation de la leçon du cours.

collectif | 20 min. | mise en commun / institutionnalisation

Faire émerger les propos des élèves précédemment indiqués. 

Trace écrite: Polycopié déclaration de 1946 plus dictée de leçon à apprendre. 

Avec la libération, la place de la femme prend une place d'honneur quant à leur implication dans l'effort de guerre. Des figures de la résistance arrivent au pouvoir. Ce combat vers le droit de vote accordée au femmes arrivent près de cent après celui des hommes. Le suffrage devient donc universel. Avec la victoire des alliés, un mouvement internationale se met en place et en résulte notamment la déclaration universelle des droits de l'homme de 1946. Par ailleurs, le fait de pouvoir glisser un bulletin dans l'urne n'est pas le fruit uniquement de l'aboutissement de la seconde guerre mondiale. En effet, au lendemain de la révolution française de 1789, des voix s'élèvent pour accorder plus de droits aux femmes. Les personnalités de Condorcet, Olympe de Gouges, en faveur d'un progrès sociale sont d'une certaine manière des artisans de cette marche des fiertés. Par ailleurs, 1905 est aussi une date qu'il faudra retenir du fait est que la religion n'intervient plus dans les rapports de l'état à la nation. Enfin, cette république repensé permet mettre en avant me programme du Conseil National de la Résistance (15 mars 1944) qui initie une refondation de la République dans un sens plus social, et une nouvelle République voit le jour en 1946,

 

Fin de séance.

 

3

Evaluation

Dernière mise à jour le 18 août 2025
Discipline / domaine
Histoire
Objectif
- 1944-1947 : refonder la République, redéfinir la démocratie.
Durée
35 minutes (1 phase)
Matériel
Polycopié, trousse, feuille A4.
Informations théoriques
Les élèves devront répondre aux questions sur une feuille à part qui sera relevée et, corrigée ultérieurement.

1. Silence ça pousse !

individuel | 35 min. | évaluation

Distribuer le sujet et suivre le protocole commun aux évaluations écrites.