La Commune de Paris

Discipline
Histoire
Niveaux
CM2.
Auteur
R. MALLET
Objectif
- Découvrir l'épisode de la Commune de Paris.
- Observer des photos et gravures.
- Mettre en relation un poème et des documents visuels.
Relation avec les programmes

Ancien Socle commun (2007)

  • Connaître et mémoriser les principaux repères chronologiques (évènements et personnages)
  • Identifier les périodes de l’histoire au programme
Dates
Créée le 20 mars 2013
Modifiée le 20 mars 2013
Statistiques
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4 coups de coeur
Licence
CC-BY-NC-NDLicence Creative Commons : Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification ?.

Déroulement des séances

1

Séance 1

Dernière mise à jour le 20 mars 2013
Discipline / domaine
Histoire
Objectif
Observer des photos et gravures.
Durée
70 minutes (2 phases)
Matériel
Doc 1 : photographie d’une barricade des Fédérés, rue de Charonne, en 1871.
Questionnaire
Doc 3.
Informations théoriques
Définitions :

Communard : partisan de la Commune.
Fédéré : partisan de la Commune qui souhaitait remplacer le gouvernement français par une fédération de communes.
Versaillais : soldat de l’armée régulière envoyée par le gouvernement de Thiers depuis Versailles.

1. Etape 1 : phase orale collective (introduction avant l’étude des documents proposés)

collectif | 10 min. | découverte

 

Rappeler la situation de Paris dans le contexte de 1870-1871 : proclamation de la république et désignation d’un gouvernement de Défense national par le peuple de Paris ; résistance à outrance décidée par les Parisiens ; siège de Paris ; capitulation de Paris décidée malgré les sacrifices de sa population…

Dans une France en partie occupée par les Allemands eurent lieu des élections législatives, le 8 février 1871. La nouvelle Assemblée nationale, à majorité conservatrice, installée à Versailles car Paris était trop peu sûr encore et trop mal approvisionné, désigna en son sein Adolphe Thiers « chef du pouvoir exécutif de la République française ».

Il poursuivit à ce titre les négociations pour la paix avec l’Allemagne. Mais Paris allait remettre en cause à la fois les conditions de la paix qui se préparait et le pouvoir légalement élu…

2. Etape 2 : comprendre l’origine et la forme de l’insurrection.

collectif | 60 min. | recherche

Doc 1 : photographie d’une barricade des Fédérés, rue de Charonne, en 1871.

Questionnaire à photocopier

Ce document est l’un des premiers témoignages photographiques de notre histoire. Il marque le seuil important dans la documentation historique qui, jusqu’à présent, a été alimentée par des illustrations inévitablement influencées par la perception de leur auteur.

Phase orale collective

 

1. Remarquer que ce document est une photographie. C’est en effet vers la fin du XIXe siècle que la photographie apparait en tant que témoignage historique.

Renvoyer les enfants à la légende pour dater et situer le cliché : cette photo a été prise en 1871, rue de Charonne (dans le 11ème arrondissement, pas très loin de la Bastille).

Pourquoi et contre qui cette barricade a-t-elle été élevée ?

Revenir aux informations données en introduction puis compléter en précisant que Thiers a envoyé, le 18 mars 1871, les soldats de l’armée régulière (les « Versaillais ») pour enlever les canons de Belleville et de Montmartre. Ces canons avaient été placés là pour défendre Paris assiégé et devaient être retirés suite à la capitulation. Les Parisiens se sont violemment opposés aux Versaillais, fusillant les deux généraux chargés de récupérer les canons, et ont formé un gouvernement révolutionnaire : la commune de Paris. Cette barricade fait partie du dispositif destiné à empêcher les Versaillais de reprendre le contrôle de Paris.

 

2. Observer les nombreux personnages qui apparaissent devant, sur et derrière la barricade. La légende identifie ces personnes comme des Fédérés (partisan armé de la Commune de Paris).

 

Expliquer que ce nom de Fédéré a été donné aux Parisiens insurgés qui voulaient remplacer le gouvernement français (soupçonné de trahison) par une fédération de communes dirigées par des conseils communaux. Ceci leur a valu le surnom péjoratif de « Communard ». La ville de Paris était devenue, à l’issue des élections du 26 mars, une commune dirigée par un gouvernement populaire autonome où figuraient des représentants des divers courants socialistes. C’est à cette époque que le drapeau rouge fut adopté.
Remarquer la présence d’une femme (1er plan à gauche). Signaler, on le verra plus tard avec l’exemple de Louise Michel, que les femmes ont été très actives durant l’épisode de la Commune.

Observer les armes des Fédérés : fusils, canon ainsi que les tambours et uniformes. Il s’agit ici de l’uniforme de la Garde nationale qui s’est très souvent ralliée au peuple.

 

 

3. On pourra suggérer aux enfants de compléter leur observations en se reportant au document 1b de la séquence 2 et premier vers du poème de V.Hugo. Le pavé était le matériel de base des barricades.

Que pouvait-on y ajouter ?

Valider toutes les réponses mentionnant ce qui est lourd et encombrant : charrette, mobilier, grilles de fer, etc.

 

4. Préciser où cette barricade se trouvait : dans un quartier de l’est de Paris, resté populaire et ouvrier, comme le sont aussi ceux des hauteurs de Belleville et de Montmartre où a commencé l’insurrection.

A quoi pouvait-elle servir ?

Les Fédérés avaient dressé de nombreuses barricades pour arrêter les Versaillais, chargés par Thiers de mettre fin au gouvernement populaire autonome de la Commune.
Signaler que ces barricades ne constituaient pas des défenses solides et qu’elles ont été le plus souvent prises à revers et « nettoyées », comme le décrit V.Hugo dans son poème (doc 3).

2

Séance 2

Dernière mise à jour le 20 mars 2013
Discipline / domaine
Histoire
Objectif
Mettre en relation un poème et des documents visuels.
Durée
70 minutes (2 phases)
Matériel
Doc 2 : exécution d’un groupe d’insurgés contre le mur des Fédérés au Père-Lachaise sous la Commune.
Doc 3 : poème de V.Hugo écrit en juin 1871.
Doc 4 : portrait photographique de Louise Michel en 1871.

1. Etape 3 : la défaite des insurgés

collectif | 35 min. | recherche

Doc 2 : exécution d’un groupe d’insurgés contre le mur des Fédérés au Père-Lachaise sous la Commune.

 

Questionnaire à photocopier

Cette image pourra être comparée au tableau de Goya El tres de mayo.

 

Phase orale collective :

 

1. L’image est suffisamment réaliste et la légende le précise : il s’agit de l’exécution d’une quinzaine de personnes.

 

2. On reviendra sur l’aspect collectif de cette exécution. Bien que le peloton d’exécution ne soit pas directement visible, on distingue les ombres des soldats qui le composent sur le sol ainsi que la fumée de la salve qui vient d’être tirée. Ces détails indiquent que les condamnés sont fusillés. Tout suggère qu’il s’agit d’une exécution dite sommaire (pas de jugement ni de condamnation officielle).

Les derniers Communards ont en effet été rassemblés contre le mur du cimetière du Père-Lachaise, dans lequel ils s’étaient retranchés pour livrer leur ultime combat.

 

3. Noter l’absence d’uniforme. On distingue même, vers le centre de la rangée de condamnés, deux femmes. Il s’agit bien de Communard, des civils qui s’opposaient à l’armée régulière des Versaillais.

 

4. Contre quoi les communards s’étaient révoltés ?

 

Evoquer le sentiment de trahison éprouvé par les parisiens au cours du siège de Paris, puis la colère due aux conditions désastreuses des préliminaires de paix. Rappeler les événements qui ont déclenchés l’insurrection (doc 1, question 1).

 

La mort de deux généraux ainsi que les exécutions d’otages et la destruction de monuments publics ont poussé Thiers à se montrer impitoyable envers les insurgés.

 

5. La légende indique que ce mur du cimetière porte aujourd’hui le nom de « mur des Fédérés ». C’est en effet le mur contre lequel 147 Communards ont été exécutés le 28 mai, à la fin de la semaine sanglante. Il s’agissait des survivants d’un groupe de 200 insurgés qui s’étaient retranchés avec les derniers canons de Belleville dans le cimetière Père-Lachaise. Des témoignages rapportent que, à court de munitions, les plus enragés ont livré leur dernier combat à l’arme blanche entre les tombes.

 

On profitera de cette question pour consolider les correspondances : Communard / Fédéré / Insurgé / Révoltés et Versaillais / armée régulière dirigée par le gouvernement de Thiers.

2. Etape 4 : Les héros des Barricades.

collectif | 35 min. | recherche

 

Doc 3 : poème de V.Hugo écrit en juin 1871.

Doc 4 : portrait photographique de Louise Michel en 1871.

 

Questionnaire à photocopier.

 

 

Etude du document 3 :

 

1. Renvoyer les enfants qui ne peuvent répondre à la légende. Ce poème a été écrit par V.Hugo en juin 1871. Constater que les exécutions du 28 mai n’ont eu lieu que quelques jours avant ! Le poète est donc toujours sous le choc des attrocités commises pendant « la semaine sanglante ». Il est évident que ce poème a été inspiré à V.Hugo par les évènements qui viennent se dérouler. Le témoignage de Victorine B. dans Souvenir d’une morte-vivante, paru en 1909, atteste même de la réalité de cet incident. L’enfant et la montre ont existé.

 

2. Mettre le texte du poème en relation avec les deux documents précédents. Relire le premier vers pour établir que la scène se déroule en ville et plus exactement… à Paris.

 

3. Mettre en commun les informations trouvées sur Viala : jeune révolutionnaire et patriote français, né à Avignon et mort à 13 ans. Joseph Viala était, malgré son jeune âge, membre de la garde nationale : il a été tué par les royalistes alors qu’il tentait de couper les câbles des pontons servant à traverser la Durance. Il représente avec Barra et Gavroche l’image de l’enfant héros.

 

4. Rappeler aux élèves l’histoire du jeune Barra, mort en allant chercher des cartouches pour les défenseurs d’une barricade durant une révolte populaire de 1832, ainsi que les exploits de Gavroche. Préciser qu’au contraire de Barra et de Viala, Gavroche n’a pas véritablement existé mais reste aujourd’hui le symbole d’une forme de courage et d’engagement populaire.

 

 

Etude du document 4

Phase de réflexion individuelle à partir du questionnaire

 

Phase orale collective

 

1. La légende identifie Louise Michel. Noter qu’elle porte le deuil. De qui ? Valider toutes les réponses qui suggèrent qu’elle portait le deuil de ses compagnons tombés durant la semaine sanglante. Préciser que l’épisode de la Commune de Paris a fait entre 20 et 30000 victimes.

 

2. Encourager les élèves à recourir au dictionnaire puis recueillir les réponses. Le conseil de guerre est l’ancêtre du tribunal militaire.

3. Constater qu’en 1871, il n’y avait pas de femmes combattantes dans l’armée française. Pourquoi donc Louise Michel s’est-elle trouvée devant le conseil de guerre ?

Expliquer qu’elle a figuré parmi les meneurs du mouvement de la Commune, ce qui a valu le surnom de « Vierge Rouge ».

 

4. Noter que Louise Michel a été déportée en Nouvelle-Calédonie avec 4000 autres acteurs (hommes et femmes) de la Commune.

 

5. Recueillir et compléter au besoin les informations obtenues. Louise Michel a été graciée en 1880 et est morte à Marseille en 1905.

3

Synthèse orale :

Dernière mise à jour le 20 mars 2013
Discipline / domaine
Histoire
Objectif
Réaliser une synthèse sur un sujet donné
Durée
25 minutes (1 phase)

1. Qu’avons-nous appris ?

collectif | 25 min. | mise en commun / institutionnalisation

Le 18 mars, Thiers, chef du gouvernement installé à Versailles depuis février, a envoyé des soldats (les Versaillais) reprendre les canons placés sur les hauteurs de Paris (Belleville et Montmartre). Les Parisiens, se sentant trahis, ont refusé d’être désarmés et se sont révoltés. Ils ont gardés les canons, fusillé les deux généraux versaillais et formé un gouvernement révolutionnaire local connu sous le nom de « Commune de Paris ».

 

Durant les deux mois de cette insurrection, des barricades ont été élevées à travers les boulevards de Paris, le drapeau rouge a été adopté comme symbole de la révolte et Eugène Pottier a écrit le célèbre chant révolutionnaire : L’international. Les femmes, parmi lesquelles Louise Michel, surnommée la Vierge Rouge, et les enfants ont été très actifs pendant la Commune.

 

Sur les ordres de Thiers, l’insurrection a été sévèrement réprimée pendant la « semaine sanglante », du 22 au 28 mai 1871. Les derniers insurgés ont été fusillés contre un mur du cimetière du Père-Lachaise. On estime que 20 à 30000 personnes sont mortes pendant ces deux mois et que 4000 autres, comme Louise Michel, ont été déportées vers la Nouvelle-Calédonie.